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Alliance Alstom-Siemens : "Le terrain de jeu de nos entreprises, c'est l'Union européenne" déclare Sylvie Goulard

L'ex-ministre centriste des Armées, invitée de franceinfo mercredi, a appelé à "regarder le monde comme il est, avec un géant ferroviaire chinois qui pèse plus lourd que Alstom, Siemens et le Canadien Bombardier ensemble".

Article rédigé par franceinfo
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Sylvie Goulard, ancienne ministre de la Défense, députée MoDem. (RADIO FRANCE / JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT)

L'ancienne ministre des Armées et ex-eurodéputée centriste, Sylvie Goulard, invitée de franceinfo mercredi 27 septembre, a commenté l'alliance entre le groupe français Alstom et l'Allemand Siemens scellée hier. : "Le terrain de jeu de nos entreprises, c'est l'Union européenne", a déclaré Sylvie Goulard appelant à "regarder le monde comme il est, avec un géant ferroviaire chinois qui pèse plus lourd que Alstom, Siemens et le Canadien Bombardier ensemble".

L'ex-ministre a estimé que la France n'était pas perdante. "Chacun vit de manière plus douloureuse le rachat de ses entreprises que l'inverse", a jugé Sylvie Goulard. "Il faut regarder l'ensemble et expliquer aux Français et aux autres qu'il est dans leur intérêt de défendre le marché unique et le fait que nos entreprises s'adossent à un groupe de 500 millions de clients potentiels. De même que les Etats-Unis et la Chine ont un marché intérieur extrêmement puissant."     

Macron : "convaincu des bienfaits de l'Europe"

L'éphémère ministre, du 17 mai au 19 juin 2017, a estimé que le chef de l'Etat Emmanuel Macron, avec des propositions annoncées hier, avait "envie de convaincre sur les bienfaits de l'Europe", étant lui-même convaincu. Ce qui n'était pas le cas "pendant plusieurs décennies", a ajouté Sylvie Goulard : "Ça fait une énorme différence." 

Sylvie Goulard a estimé que la "force d'intervention commune" souhaitée par Emmanuel Macron était nécessaire : "Si vous regardez les menaces auxquelles nous sommes confrontées, le terrorisme, la réémergence de la prolifération nucléaire en Asie ou le basculement vers des régimes autoritaires de pays proches, comme la Turquie. Il y a aux portes de l'Europe, ou plus loin, des menaces extrêmement sérieuses."

L'ex-eurodéputée MoDem a admis qu'il y avait "un gros travail de rapprochement à faire" entre les pays européens, mais qu'il a commencé. "Les Britanniques ont, pendant longtemps à l'intérieur de l'Union européenne, conçu tout progrès de la défense européenne comme une rivalité par rapport à l'OTAN. Hors, comme l'a dit le président de la République, c'est complémentaire, surtout au moment où Donald Trump menace de retirer les troupes américaines d'Europe".

Un budget pour "des actions communes"

Emmanuel Macron a fait la proposition de la constitution d'un budget européen. Pour Sylvie Goulard, "le budget n'est pas une fin en soi" mais "il pourrait servir à se tourner vers l'avenir ensemble et également, dans la mesure où les pays ne sont plus en mesure de gérer eux-mêmes leur politique monétaire, d'avoir des instruments d'action communs."  Mais, dit-elle, il ne faut pas se contenter de parler de budget car "ça va être vu absolument comme un chiffon rouge en Allemagne". Une réaction normale dit-elle : "Si vous êtes celui qui paye le plus vous êtes attentif à combien cela va vous coûter. L'Allemagne étant le pays le plus important."

La proposition d'Emmanuel Macron, selon l'ex-ministre des Armées, ce n'est pas seulement un budget de la zone euro, mais l'analyse d'un certain nombre de difficultés qui ne sont pas réglées. Sylvie Goulard s'est dit "très confiante" et "sûre" que le président de la République aura des partenaires : "Tous ceux qui voudront sont les bienvenus. Il n'y a pas d'amour, il y a que des preuves d'amour", quand il s'agit de l'Europe, a-t-elle conclu.

Regardez l'intégralité de l'entretien de Sylvie Goulard sur franceinfo le mercredi 27 septembre 2017.

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